Press review – Mignon

Mignon

Stéphanie d’Oustrac (Mignon) – Jodie Devos (Philippe) – Philippe Talbot (Wilhelm Meister)

Opéra Royal de Wallonie-Liège, 2022

“Tous les artistes chantent et parlent un français limpide. À commencer par Stéphanie d’Oustrac, qui campe un Mignon troublant. Le timbre acéré de la mezzo-soprano française est chargé des rôles tragiques qu’elle a endossés par le passé et d’une grande sensualité androgyne. Sa version de « Connais-tu le pays » est tendue par un legato gracieux. Certes, le rôle est parfois un peu trop aigu, mais elle habite le plateau avec souveraineté, passant de la timide jeune fille des actes I et II qui semble découvrir l’amour, à la femme accomplie du dernier acte, tragédienne qui fait trembler sa toge d’une main pour séduire définitivement Wilhelm Meister. On l’admire et la suit depuis plusieurs années, mais Jodie Devos s’impose désormais définitivement comme l’une des plus grandes artistes de son temps. Déjà merveilleuse d’engagement dans une récente Vie parisienne où elle rayonnait, elle réussit encore ici à triompher en incarnant une Philine qui fait feu de tout bois. Brûlant les planches, ne faisant qu’une bouchée de la vocalité agile du rôle, offrant un timbre moelleux et une voix puissante, elle dresse un portrait accompli de cette chanteuse qui charme tous ceux qui la croise et que le public révère, en y prenant un plaisir visible. Philippe Talbot prête sa voix à Wilhelm Meister, auquel il apporte sa juvénilité de timbre et la grâce de sa musicalité. Sa romance du dernier acte, portée par un phrasé intense, est un moment suspendu.” Clément Mariage – Forum Opéra

“La distribution s’avère proche de l’idéal tant par la caractérisation de chaque personnage que par le réel esprit d’équipe qui anime cette troupe jeune et enthousiaste. Stéphanie d’Oustrac, mezzo-soprano au timbre aussi pulpeux qu’émouvant et à l’étonnante projection vocale incarne une parfaite Mignon, à la fois ravagée par le Destin mais voulant croire jusqu’au bout en sa bonne étoile. D’une grande ductilité, la voix s’adapte à toutes les péripéties du récit que ce soit à l’évocation du pays des citronniers en fleurs, à la colère haineuse à l’encontre de Philine, ou à l’extinction du chant en un soupir lors de son agonie brutale. Face à elle, Jodie Devos incarne une superbe et insolente Philine. En pleine possession de ses moyens vocaux, dans un rôle de soprano léger (plus que vraiment colorature) tout à fait dans ses cordes, elle offre autant des répliques cinglantes (quelle comédienne au fil des dialogues !) et un jubilatoire « Je suis Titania la Blonde» d’un abattage aussi élégant que canaille. Philippe Talbot en Wilhelm Meister déploie une belle palette de nuances, tant dans les aigus les plus héroïques que dans les sotto voce les plus onctueux. Il est aussi stylistiquement irréprochable que dramatiquement crédible dans l‘incarnation d’un personnage aussi indécis que souvent torturé.” Benedict Hévry – Resmusica

“Il faut pour le rôle‑titre une interprète capable de se glisser dans la peau d’un personnage tantôt androgyne, tantôt féminin, et de concilier vitalité théâtrale et maîtrise vocale. Stéphanie d’Oustrac, qui chante pour la première fois sur la scène liégeoise, réunit toutes ces qualités. La mezzo‑soprano délivre une prestation si convaincante qu’il paraît difficile d’imaginer une autre artiste pour encore mieux incarner Mignon. En Philine, Jodie Devos apporte, une fois de plus, la confirmation que cette soprano, qui effectue un parcours artistique vraiment épatant, excelle dans la comédie. Elle donne vie à une horripilante pimbêche avec une certaine délectation, en disciplinant son phrasé et ses aigus, et en surmontant sans difficulté manifeste les passages virtuoses – la diction demeure toutefois perfectible. Beau ténor stylé et valeur sûre dans ce répertoire, Philippe Talbot possède le format vocal pour Wilhelm Meister, de même que la clarté du timbre et la tenue du phrasé. ” Sébastien Foucart – Concertonet

“Le rôle-titre est tenu par Stéphanie d’Oustrac dont la voix veloutée est encore adoucie par la rondeur de son vibrato. Son timbre est clair dans l’aigu et s’assombrit au fur et à mesure qu’elle descend vers des graves gutturaux. Son émotion à fleur de peau se traduit dans un chant aux nuances et couleurs variées, aux lignes finement esquissées. La féline Philine offre à Jodie Devos un rôle de composition : une « peste » selon les mots de la soprano. Elle chante avec justesse son premier air a cappella, s’accompagnant tout juste de quelques notes d’un clavecin placé sur scène, dans ce qui est ici transformé en une répétition dans la pièce. Cette scène trouve dans l’interprétation de la soprano un charme compensant cette primauté du théâtre qui prive malgré tout le public de la présence de l’orchestre et de la construction originelle de cet air. D’un point de vue dramaturgique, il eut en outre été plus logique que son personnage répète « Je suis Titania la blonde » que son personnage interprète en tant que comédienne, plutôt que « Alerte, alerte, Philine ». Sa voix reste ferme et acidulée, ronde et nuancée jusqu’à d’extrêmes piani, tandis que ses vocalises virtuoses sont précises et éloquentes. Philippe Talbot est un Wilhelm Meister émouvant et attachant, à la projection aisée, au timbre au grain blond et chaud. Sa diction très reconnaissable fait claquer les « t », et referme particulièrement les « u » et les « ou ». Il fait un usage très sûr et délicat de sa voix mixte, dans un quasi-murmure émis du bout des lèvres.” Damien Dutilleul – Olyrix

“Il convient ainsi de saluer au premier chef la prestation de Jodie Devos, vocalement étincelante Philine, comme on pouvait le prévoir, mais que l’on avait rarement vu comédienne aussi affûtée, avec un travail de chaque instant sur son personnage de croqueuse d’hommes. Stéphanie d’Oustrac bénéficie aussi du soin mis à donner une certaine crédibilité psychologique au rôle de Mignon, et ce souci semble rendre sa diction plus mordante, ses graves plus intenses, pour une incarnation particulièrement saisissante. Wilhelm Meister est peut-être celui qui est le moins affecté par cette « révision », le personnage restant assez conforme au profil du jeune premier d’opéra-comique, interprété avec beaucoup de sensibilité, et non sans une pointe d’humour, par Philippe Talbot.” Laurent Bury – Concertclassic

Crédits photographie : Jonathan Berger/ Opéra Royal de Wallonie-Liège



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